Un tout jeune prêtre témoigne

Emmanuel Roberge - Ainsisoientils
Nous sommes partis à la rencontre de prêtres afin de leur demander leur point de vue sur le séminaire. Emmanuel Roberge, originaire d’Issy-les-Moulineaux a été tout récemment ordonné prêtre par l’évêque de Nanterre; Mgr Eric Daucourt.
 
– Depuis quand êtes-vous prêtre ?
 
Je suis prêtre depuis 4 mois, j’ai été ordonné le 23 juin 2012.
 
 – Quels souvenirs gardez-vous du séminaire ?
 
D’excellents souvenirs ! J’ai étudié au Séminaire Français de Rome et à l’Université Grégorienne. J’y ai noué des amitiés solides. Beaucoup de mes amis me visitaient à Rome – pas forcément des piliers d’Eglise – et leur réaction était toujours identique : on se sent bien dans cette communauté, on y est bien accueilli, vous avez l’air d’être bien dans vos pompes !
 
 – Qu’est-ce que cela vous a apporté humainement et spirituellement ?
 
Je dirais que le séminaire a été pour moi équilibrant à tout point de vue. Ces six années de formation laissent une place importante aux études, mais pas seulement. Par la riche vie communautaire et les expériences pastorales diverses, je crois que j’ai acquis au séminaire, une vraie colonne vertébrale humaine. Quand on vit 7j/7, 24h/24 et ce pendant 6 ans avec d’autres personnes, on ne peut pas tricher !
 
– Qu’est-ce qui a pu être difficile ?
 
La première année, j’ai trouvé que la rupture avec le monde extérieur était forte. J’étais un étudiant parisien sortant pas mal, connaissant beaucoup d’amis, la vie au séminaire est d’un seul coup un peu austère ! Avec le temps, j’ai compris la nécessité de ce – très relatif – isolement : il est au service de ma liberté. Pour répondre à la question : « Dieu veut-Il que je sois prêtre ? », un peu de silence, de recul, de discernement sont nécessaires.
 
 – Qu’est-ce que vous y avez vécu ?
 
Une riche vie communautaire, sous le regard du Seigneur. Je me suis vraiment fait des amis. Nous n’étions pas toujours d’accord mais j’ai toujours senti une grande bienveillance.
 
 – Qu’est-ce que vous avez aimé ?
 
J’ai apprécié l’émulation intellectuelle qui régnait au séminaire. Nous travaillions pas mal et nous nous stimulions. Les repas étaient souvent l’occasion de grandes discussions théologiques, philosophiques, ou culturelles.
 
 – Qu’est-ce qui a pu vous manquer ?
 
Parfois, j’aurais souhaité avoir un peu de temps pour moi. La vie au séminaire est très pleine. Un peu plus de temps libre pour bouquiner, faire du sport, ou simplement se balader, aurait été apprécié !
 
 – Est-ce que vous y avez tout appris ?
 
Non, je n’y ai pas tout appris et je crois que le séminaire ne sert pas à tout apprendre. Dieu nous appelle tels que nous sommes, il ne détruit pas ce que nous sommes naturellement pour nous appeler à une vocation surnaturelle. Il se sert de ce que nous sommes, de ce que nous avons déjà appris pour l’intégrer, l’assumer en vue de Son Oeuvre.
 
 – A quoi cela vous sert-il aujourd’hui ?
 
Je suis aujourd’hui en paroisse et je me sers tous les jours de ce que j’ai reçu au séminaire. Il y a bien sûr les connaissances philosophiques ou théologiques, mais ce qui est le plus important, c’est que j’ai l’impression que le séminaire m’a donné une ouverture pour être capable d’être à l’aise partout. Le prêtre doit être l’homme de Dieu bien sûr, mais aussi l’homme de tous et je crois fondamentalement que c’est ce à quoi le séminaire nous prépare.

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