Pourquoi des prêtres quittent-ils le sacerdoce ?
Le conseiller spirituel d’Ainsi soient-ils a quitté le sacerdoce quelques mois après être devenu prêtre, « pour vivre librement sa sexualité », d’après Vincent Poymiro dans Télérama… Alors… pourquoi des prêtres quittent-ils le sacerdoce dans les premières années de leur ordination ? La réponse du Père Annick Bonnet.
Ce constat n’est en aucune manière à rapprocher du départ en masse d’un grand nombre de prêtres, après le Concile de Vatican II et la crise post 68. En effet, ces jeunes prêtres sont entrés dans la vie sacerdotale durant le pontificat de Jean-Paul II. Ils appartenaient à la génération JMJ, aux Communautés nouvelles, aux différentes mouvements traditionnels. Alors pourquoi ces défections douloureuses, souvent incompréhensibles ?
Jean-Paul II, dans son texte de 1992 sur la formation des prêtes dans les circonstances d’aujourd’hui, nous donne une importante clé de compréhension. Il traite en effet dans le chapitre V de la formation des candidats au sacerdoce et il affirme que la formation humaine est le fondement de toute la formation des séminaristes.
Pour exercer son ministère et y rester fidèle, les futurs prêtres doivent faire preuve de « qualités humaines indispensables à la construction de personnalités équilibrées, fortes et libres ». Et d’ajouter un peu plus loin, « la formation à la maturité affective du candidat… s’inscrit dans ce contexte comme un élément important et décisif » et « il devient plus urgent d’assurer une éducation de la sexualité qui soit vraiment et pleinement personnelle et qui ouvre à l’estime et à l’amour de la chasteté. »
Dans le contexte difficile de notre société, il apparaît donc essentiel que les pères aient un souci particulier de la construction humaine et de la maturation affective de leurs fils, pour qu’ils deviennent des hommes, bien dans leur personne masculine, ce qui leur sera nécessaire pour être des époux solides, des célibataires équilibrés, et à fortiori, si Dieu les appelle, des prêtres capables de se laisser configurer au Christ, Bon Pasteur. Il apparaît tout aussi essentiel, compte tenu « des carences notables et parfois des graves déséquilibres » qui sont le lot de nombreuses situations familiales, qu’il y ait des paternités de ‘substitution’ dans les écoles catholiques, les patronages et les séminaires. Si cette exigence de paternité n’est pas assurée, alors nous continuerons à voir dans l’état sacerdotal se multiplier de nombreuses dérives.
D’après le Père Yannick Bonnet