Exclusif ! La vraie-fausse interview de Rodolphe Tissot
Bonjour M. Tissot, merci d’avoir accepté le principe de ce faux entretien qui sera diffusé, avec de trépidants secrets, en intégralité sur le web mondial. Alors, sans plus attendre, première question : à quelques heures de la diffusion de votre 3e saison, comment vous sentez-vous, comme réalisateur et principal auteur de la série ?
Ainsi soient-ils.com : Pourquoi ?
RT : Mais à cause de ce fichu site ainsisoientils.com, et en particulier du webmaster d’Arte qui n’a pas pensé à réserver ce nom de domaine, 4 mois avant la saison 1, en juillet 2012 ! Je ne lui ai toujours pas pardonné ! Vous comprenez, une bande de cathos a voulu faire un site « en éclairage » de notre série mais c’est comme s’ils nous avait jeté un spot en pleine figure ! Ils disent la vérité sur l’Eglise et sont en plus numéro 2 sur Google quand vous tapez « Ainsi soient-ils », c’est insupportable ! Sans compter que sur Tweeter, ils pourrissent le fil #Ainsisoientils avec @sebseminariste : quelle dissidence ! Vous avez vu aussi leur émission « Pas d’accord » qui décrypte notre travail ? Et entre nous, « faire de limonade avec du citron », comme ils disent, quel sacrilège, pour moi qui le bois toujours pur ! Je me demande donc au CSA que leur site soit purement et simplement fermé, comme j’ai demandé à Tweeter de récupérer – avec succès – le compte @ainsisoientils. Restera-t-on sourd à mon appel ?
Ainsi soient-ils.com : Mais n’êtes-vous pas pour la liberté d’expression ?
RT : Ah, la liberté d’expression, si, bien sûr ! Mais seulement quand elle va dans le sens qui nous intéresse ici. Comprenez, c’est pas difficile : en tant que réalisateurs, sous prétexte de fiction, nous avons le droit de raconter n’importe quoi sur l’Eglise et les catholiques, et je vous dirais même : plus c’est gros, plus ça casse : nous sommes libres ! C’est dans l’air du temps, semble-t-il, non ? Mais eux, ce qu’ils font n’est pas tolérable : ils utilisent le web pour dire exactement l’inverse des thèses que nous soutenons (mariage des prêtres, sexualité, pouvoir, etc.) sans aucune fatigue ni compromis, avec des témoignages de séminaristes et de prêtres bien vivants, bien réels, et qui manifestement n’ont pas l’intention de défroquer (comme celui que nous avions embauché) à la veille d’un grand synode convoqué par le pape ! Et en plus, ils font cela sans argent, alors que notre série a coûté plusieurs millions d’euros ! Ils détruisent tout notre travail pour faire connaitre le faux-vrai visage des prêtres et l’Eglise : avouez que c’est un peu rageant, non ?
Ainsi soient-ils .com : C’est moi qui pose les questions, non ? Hum. Bon, il faut quand même souligner à gros traits que vous n’avez pas ménagé votre peine tout au long des 3 x 8 24 épisodes largement subventionnés par la région Poteau-Charentes et le ministère de l'(in)culture généralisée…
RT : Je ne dirais pas cela comme ça, disons plutôt que nous avons eu quelques facilités, comme les locaux gracieusement prêtés par le CESE pour le tournage des scènes staliniennes à la CEF, le palais très feutré du Vatican avec les salons du maire de Paris, les églises vides (en tout cas en semaine) dans le diocèse de La Rochelle et sur l’Ile-de-Ré (ce paradis bobo que j’adore, au passage). Et puis vous oubliez aussi nos petits amis journalistes qui font bien d’ignorer sciemment le fameux site, comme par exemple celui de Télérama, notre 1er attaché de presse sur Twitter et au-delà. Bon, il faut dire qu’on leur a donné des consignes, en leur rappelant que cette « minorité créative », comme ils se vantent, a tout de même piraté (sic) le nom de la série et quelques vidéos ! Quant au mal qu’on s’est donné, c’est vrai qu’on a dû remuer ciel et terre surtout terre, en fait, parce que tout à fait entre nous, je ne suis nudiste non-pratiquant et sur mon compte Tweeter, justement, je précise bien que j’aime « les adolescentes masochistes et les joueuses de poker compulsives », à cause du poker, mais c’est un secret.
Ainsi soient-ils.com : Avez-vous des regrets ?
RT : Arte ne croit plus entre notre sérial série, en dépit de cette tribune de l’association-des-critiques-de -série-qui-s’entendent-bien publiée aujourd’hui dans Libération. Dieu merci – et c’est là le seul vrai miracle d’Ainsi soient-ils, entre nous – avec 3 petites saisons nous avons pu tout dire, tout révéler, des secrets de cette institution opaque pourtant bi-millénaire qu’est l’Eglise catholique, ses prêtres soit avides de pouvoir soit déprimés voire pédophiles, et ses fidèles tristes à pleurer, à laquelle je voue pourtant une admiration sans faille avec la plus totale bienveillance, cela va sans dire. D’ailleurs j’ai discuté avec énormément beaucoup de ces prêtres et c’était un rare moment comme l’a souligné La Croix et la bannière flottant aux vents de mes réels désirs de comprendre ! Donc non de rien de rien, jamais je ne regrette rien ! Ni la haine, ni l’amour, ni rien, rien de rien. Ah si, peut-être, quand même : j’aurais bien aimé moi aussi faire un stage dans un séminaire, comme ils l’ont proposé à un de nos acteurs principaux, pour voir à quoi cela ressemble en vrai. Mais il aurait fallu pour cela que j’accepte de les rencontrer, ce qui n’est pas encore demain la veille… Quoique, allez, après-demain, peut-être, quand tout sera fini ! A voir, en tout cas.
je vous remercie pour votre travail et je remercie aussi monsieur Tissot pour sa série magnifique sur Arte qui redore le blason de la foi catholique tout en montrant l’humain.
Bonne continuation
Merci de votre commentaire, de 2 choses l’une : soit vous avez cru que c’était une vraie interview, ce qui est ennuyé, soit vous avez lu de travers, soit ce n’était pas drôle (ce qui est fort possible…), ou soit encore, votre commentaire est une petite – mais gentille – provoc’ à notre égard. Évidemment, on penche plutôt vers la dernière solution. 🙂