Le sacerdoce ne va-t-il pas contre la nature de l’homme ?
Dans Ainsi soient-ils, on peut se demander si ce qui est proposé aux séminaristes ne va parfois contre la nature de l’homme elle-même, notamment par rapport à leur vie affective. Le mariage n’est-il pas adapté, par nature, à l’homme ?
La force de l’amour et de son expression par l’intermédiaire des affections, est insérée dans la nature de l’homme. Dieu a voulu le faire relationnel, un être capable de donner l’amour et de le recevoir. Personne n’est exempt de ce besoin naturel. Chacun, selon son état et sa condition de vie, doit arriver à réaliser cette vocation à l’amour, qui est la vocation universelle pour tout homme. Le célibataire, la personne mariée, le prêtre ou le religieux le feront de façons différentes. Mais personne ne peut manquer à ce rendez-vous auquel Dieu l’appelle et pour lequel il a été créé.
Tout chrétien a besoin d’une discipline, pour prier, pour être vertueux. C’est un moyen nécessaire. Pour le reste, aujourd’hui, nous voyons combien une grande quantité de personnes se soumettent à la plus dure des disciplines pour se maintenir, par exemple, en bonne forme physique. Personne ne critique ces personnes qui s’imposent de grands sacrifices pour arriver à ces fins, bonnes en elles-mêmes, alors pourquoi critiquer la discipline qu’exige la vie selon l’Évangile ?
Le Christ était très réaliste par rapport à cet aspect-là quand il disait à ses disciples de s’efforcer à entrer par la porte étroite étant donné que la porte qui conduit à la séparation de Dieu, notre créateur, est large (cf. Evangile de Mathieu, chap. 7, versets 13-14). L’apôtre saint Paul utilise l’image d’un athlète qui se prépare à courir un stade pour gagner ainsi une couronne périssable. De là, il en déduit que celui qui cherche une couronne impérissable devra faire donc davantage d’efforts que ceux qui luttent pour obtenir une récompense périssable (cf. 1ère lettre aux Corinthiens, chap. 9, v. 24-27).