L’Eglise est-elle contre le sexe hors mariage ?
Dans Ainsi soient-ils, il est souvent question de sexe hors mariage, notamment chez les séminaristes. Dianna nous pose ici cette question :
« Entre le moment où on fait le choix de se marier, et le jour du mariage, il peut se passer des années ! Mais quand on aime on ne compte pas ? Certes. Mais le sexe avant le mariage est-il vraiment un péché ? L’église nous aide à comprendre le ‘sacré’, le ‘cadeau’, le ‘trésor’ de l’union humaine jusqu’à la fécondité. Jésus condamne-t-il pour autant, les caresses et les tendresses de deux personnes qui s’aiment au point de vouloir s’unir devant et avec Dieu ? »
Alors, pourquoi l’Eglise dit qu’il vaut mieux éviter d’avoir des relations sexuelles avant le mariage ?
L’Eglise n’est jamais contre un certain mode de relation sexuelle, elle est pour l’amour.
L’Eglise considère la relation sexuelle comme un don total de soi même. Il ne s’agit pas de se prêter un petit peu par plaisir. Une communion tellement pleine que deux corps ne font plus qu’un ne peut pas se vivre en vérité sans un engagement de vie commune.
Qu’on y pense ou non, la relation sexuelle, au delà de l’intimité des corps, atteint les profondeurs de l’âme. C’est notre être le plus profond qui s’y implique. Débrancher le corps de l’âme, c’est un divorce intérieur… C’est pourquoi l’Eglise protège ce chef d’œuvre de Dieu qu’est la sexualité de tout ce qui peut l’abîmer ou la pervertir. C’est pourquoi aussi, l’Eglise propose un chemin qui permette à l’homme et à la femme de se donner entièrement… pour toujours. L’Eglise suggère que se donner totalement, jusqu’au plus profond de son être, mais pour un temps donné, n’est pas vraiment cohérent. Bref, l’Eglise propose l’amour en CDI !
Trop de personnes sont blessées car on leur a présenté (et fait vivre) le sexe comme un jeu.
Quand elles comprennent qu’elle ont été trompées, elles deviennent incapables de croire à l’amour et c’est toute leur vie qui est détruite. L’Eglise est un mère attentive qui ne veut pas de ça pour ses enfants.
Pourquoi l’Eglise propose-t-elle la chasteté ?
Attention, ne pas confondre chasteté et abstinence. La chasteté, c’est l’art de vivre la sexualité dans le don de soi-même, et tout le monde y est appelé. Pour un prêtre, cela va être à travers la continence – c’est-à-dire ne pas avoir du tout de relations sexuelles – pour un couple marié, cela va être vécu à travers le respect de l’autre, de son rythme, dans la recherche du bonheur de l’autre, et non pas une relation sexuelle égoïste pour satisfaire ses propres pulsions, son esprit de pouvoir.
La chasteté, le respect de l’autre, est à l’amour ce que la stratosphère est au soleil : elle permet au soleil de l’amour de faire éclore la vie et le bonheur sans que tout soit brûlé. Vivre une relation amoureuse dans la chasteté permet à l’amour d’aller beaucoup plus profond, et donc de rester d’autant plus fidèle.
Est-ce que ce n’est pas un risque de ne pas se « tester » avant le mariage ?
Des relations sexuelles précoces court-circuitent un cheminement amoureux en profondeur. Les centaines de milliers de jeunes qui aujourd’hui choisissent, parfois publiquement, de vire la chasteté jusqu’au mariage laissent ainsi à leur amour la possibilité de s’affiner en mille délicatesses.
Si l’amour et vrai, et empreint de confiance mutuelle (manifestés dans un engagement à vie), la vie sexuelle est toujours belle. C’est justement à force de se tester qu’on devient incapable de se donner. La société de consommation nous pousse à l’amour-kleenex…
Enfin, la chasteté (≠ abstinence, cf ci-dessus) est le meilleur moyen d’éviter les quelques 30 MST (Maladies Sexuellement Transmissibles) qui sont véhiculée aujourd’hui, dont la moitié ne sont pas guérissables et la moitié évoluent en cancer. Et surtout, elle préserve de ce fléau qu’est le SIDA. Efficace à 100% !
Et le mariage ?
Rappelons que par le sacrement du mariage que les époux se donnent, le Christ donne aussi toutes les moyens pour surmonter les difficultés de la vie de couple. Par le mariage, les fondations de la maison sont la liberté dans les consentements échangés pour la vie, la fidélité dans l’engagement définitif, l’indissolubilité du lien, la fécondité de l’amour. Cet amour se réalise par le don de sa vie. Là encore, un don total, sans réserve, définitif, sans condition, et exclusif. Les époux sont appelés à recevoir la vie même de Jésus-Christ, car la mesure de l’amour, c’est d’aimer sans mesure. Leur amour devient ainsi à l’image et à la ressemblance de l’amour de Dieu. Il va même plus loin : leur amour élève, au travers de Jésus-Christ, toute l’humanité.
Donc, pour te répondre, Dianna, on pourrait distinguer le sexe sans jamais de mariage, et le sexe avant un mariage. Le sexe avant le mariage nous éloigne de la finalité du sexe, qui est l’amour total, dit des 3 R : sans Retard, sans Retour, sans Restriction, bref avec ouverture à la vie. Ce n’est pas un amour « complet » et peut-même être de l’égoïsme si l’un deux prend l’autre « à l’essai ». Cet amour coupé, quelque part, de sa source, est un éloignement de Dieu : c’est l’autre nom du péché. Cependant, selon la gradualité (il y a différents stades au péché), on peut penser que le Christ, dans sa grande miséricorde, pardonnera aisément à ceux qui « tombent » et qui ont pourtant l’intention de se marier… mais cela est à confier à un prêtre.
Merci pour cette réponse, ainsi soyons nous ! Enfin, dans la mesure de nos capacités, avec l’aide de la prière et de nos proches !
🙂
Bonne journée !