La question du mariage des prêtres, dans Ainsi soient-ils, se pose en filigrane presque tout au long de la série (saison 1, 2… et 3 ?). Ce débat n’est pas nouveau, puisque Chateaubriand répondait déjà aux détracteurs de ce célibat sacerdotal dans son ouvrage Le génie du christianisme, en… 1802 ! L’objet de ces questions/réponses n’est pas de prendre position pour ou contre le célibat des prêtres, mais d’exposer des faits qui vont souvent à l’encontre des préjugés. Alors, si certains prêtres catholiques sont mariés, pourquoi pas tous ? 

C’est vrai, certains prêtres sont mariés : ce sont des prêtres des Eglises catholiques orientales. Après le schisme catholique/orthodoxe de 1054, certaines églises orientales choisirent, parfois plusieurs siècles plus tard, un rattachement à Rome plutôt qu’à l’Orthodoxie. Ce sont les églises maronites, melkites, syriaques, chaldéennes… qui existent également toutes en version ‘’orthodoxe’’. Les prêtres issus de ces églises pouvaient être mariés avant leur ordination. Mais en cas de veuvage, ils s’engageaient à ne pas se remarier, comme les diacres dans le rite romain. Ils s’engageaient aussi à ne pas quitter leur femme. Les prêtres ordonnés célibataires devaient, quant à eux, le rester. Les évêques devaient aussi obligatoirement être célibataires. Tout en recommandant toujours le célibat des prêtres, les papes ont accepté que les églises orientales qui choisissaient de revenir vers Rome gardent cette façon de pratiquer. D’où nos prêtres catholiques orientaux mariés.

Par ailleurs, lorsqu’un prêtre anglican ou un pasteur protestant quitte sa religion d’origine pour demander son rattachement au catholicisme, il se peut qu’il soit marié. Là encore, Rome ne va pas fermer la porte à ces convertis ni leur demander d’abandonner leurs femmes ! Ce serait profondément injuste et peu charitable. Le pape donne donc une dispense pour que ces hommes mariés puissent devenir prêtres catholiques.

D’ailleurs, en 20 ans, Jean-Paul II a donné son accord à plus de 220 ordinations d’hommes mariés, le plus souvent pères de famille, anciens pasteurs protestants ou anglicans. Ils sont en ministère sacerdotal dans le Royaume-Uni (au moins 120), en Allemagne (20), aux USA et au Canada (70 à 80), en Belgique (1), aux Pays Bas (3). Cela se poursuit sous le pontificat de Benoît XVI et du pape François.