« Mon fils sera prêtre » : le témoignage d’une mère de séminariste
Dans Ainsi soient-ils, on donne très peu – voire jamais – la parole aux parents des séminaristes au sujet de la vocation naissante de leur fils. Comment ressentent-ils, de leurs côtés, le don total de leur enfant ? Aussi, nous avons voulu, pour cette saison 3, vous donner le témoignage d’une mère de séminariste, Bernadette, dont le fils étudie à Rome.
Quelle éducation avez-vous donnée à vos enfants sur le plan de la foi ?
Nous avons essayé de leur transmettre la foi par l’amour que nous leur avons manifesté, l’affection, l’écoute, le dialogue constant ; par l’exemple de notre prière et de notre amour de Dieu et de la Sainte Vierge ; par une formation spirituelle relayée par les collèges, les lycées et différents groupes comme les servants d’autel ; par un respect total de leur liberté et de leurs choix. Et aussi en développant leur esprit de service.
Une autre donnée fondamentale est la confiance totale en Dieu qui nous a confié nos enfants pour leur apprendre à L’aimer et à Le servir. Ainsi qu’une confiance totale en nos enfants quels que soient leurs choix ou leurs écarts du chemin. Cet amour et cette confiance inconditionnels, les ont – nous ont-ils dit – beaucoup aidés à revenir dans le droit chemin lors de leurs crises passagères plus ou moins prolongées…. Ma prière quotidienne et confiante pour chacun de mes enfants étant bien sûr la base de tout cela !
Avez-vous une anecdote marquante concernant l’enfance de votre fils ?
Tous les ans nous allions à une fête foraine près de chez nous. Or, une année, nous avions peu de moyens et leur grand-mère avait donné à chacun de nos enfants un petit billet pour y aller. Sur place, chacun a choisi à quelle activité il allait participer avec son petit billet. Mais Paul-Marie, lui, ne choisissait rien, à mon grand étonnement, car il a toujours été très joueur, passionné et enthousiaste… Une fois que ses frères et sœurs eurent terminé leur tour Paul-Marie dit tout naturellement : « avec mon billet je voudrais offrir une barbe-à-papa à toute la famille » Je vous laisse imaginer mon émotion ! Paul-Marie a souvent manifesté une grande générosité en donnant aux autres ce à quoi il tenait le plus, y compris le jouet tant rêvé reçu la veille pour son anniversaire et offert à son cousin le lendemain !
Selon vous, cette éducation a-t-elle eu un impact dans sa vocation ?
Toute notre éducation a toujours eu pour but d’apprendre à nos enfants à aimer Dieu et à se mettre à sa disposition pour pouvoir répondre à son appel s’Il souhaitait les appeler.
Dieu donne la vocation et c’est à nous, les pères et mères de famille, les formateurs, les prêtres, de former les enfants, de les accompagner pour qu’ils puissent discerner, entendre et répondre à l’appel de Dieu.
Vous êtes mère d’un futur prêtre. Comme vivez-vous la décision de votre fils de cheminer vers le sacerdoce ?
Dieu nous a juste confié nos enfants. Or, le fait d’avoir un enfant qui reçoit la vocation sacerdotale semble comme l’aboutissement de la mission confiée. Paul-Marie parlait de son engagement éventuel depuis l’âge de dix ans environ et nous avons vu l’aboutissement de tant d’années de prières, d’accompagnement, d’abandon… Cet appel à la vocation sacerdotale nous a d’abord comblés de bonheur. C’est une grâce immense qui transforme toute la vie. Mais c’est aussi une charge. Quand Dieu aime Il donne aussi un peu de sa croix. La vocation sacerdotale d’un enfant est souvent accompagnée de difficultés personnelles ou familiales qui font partie de la maternité spirituelle de la mère. Accepter ces contrariétés et les offrir pour la fidélité à la vocation de son fils est un nouveau chemin de sanctification qui peut être plus ou moins difficile à parcourir, on continue donc à faire confiance à Dieu, à s’appuyer sur sa grâce et sa miséricorde et à s’abandonner ainsi que son enfant entre les bras aimants de la Sainte Vierge.
Aujourd’hui, mère d’un séminariste, quels sont votre rôle et votre mission auprès de lui ?
Mon rôle est avant tout de prier pour Paul-Marie, de l’accompagner de mon affection maternelle toutes les fois où il en ressent le besoin… Et surtout de laisser Paul-Marie s’attacher au Christ en le laissant prendre son indépendance et en ne m’immisçant pas dans sa vie. C’est un rôle plus de prière et de disponibilité, de silence et d’abandon entre les mains de Dieu et de la Sainte Vierge.
Source : DPTN (avec leur aimable autorisation)