Pourquoi les prêtres ne peuvent-ils pas se marier ?
En regardant Ainsi soient-ils, on regretterait presque que nos amis séminaristes ne puissent pas se marier… Mais alors, pourquoi l’Eglise n’autorise pas les prêtres à le faire ?
Le célibat – le fait de ne pas être marié – a été l’état de vie d’un nombre incalculable d’hommes et de femmes au cours de l’histoire. Certains d’entre eux ont vécu ce célibat dans la vie religieuse, mais pas la plus grande partie. De nombreuses personnes ne se marient pas pour une décision personnelle ou à cause des circonstances de la vie. Leur condition n’est pas « anormale ». A proprement parler, il existe trois vocations dans la vie : religieuse, mariée et célibataire. Chacune possède sa valeur et doit être considérée avec respect.
Il y a un nombre grandissant de vocations religieuses aujourd’hui dans le monde – un fait qui peut étonner les français. Or, si on regarde de près le genre de personnes, homme et femme, qui entrent dans la vie religieuse, on en trouve très peu qui grognent sur le fait de devoir passer seul le reste de leur vie. Ces gens auraient-ils un problème ? Ont-ils une mauvaise opinion du mariage ? Pas du tout. En fait, ils ont même souvent une plus haute opinion du mariage que de nombreuses personnes mariées : ils savent que l’Eglise catholique insiste sur le fait que le mariage est un sacrement – donc une chose « sacrée » – au même titre que l’Eucharistie (la messe) et le baptême.
Mais ils embrassent librement le célibat parce qu’ils veulent offrir leur amour « sans partage » à Dieu. Ils ont été touchés par une grâce particulière (l’appel) et ont ressenti le besoin de tout laisser pour y répondre et être complètement disponible. Dieu est un « Dieu jaloux » dit un psaume : il nous veut tout entier pour Lui. Les prêtres et les religieux lui appartiennent d’une façon spéciale et unique.
Ils suivent l’exemple de Saint Paul qui recommandait le célibat à tous ceux appelés à cette vocation, sans mépriser le mariage en aucune façon (cf 1ère lettre de Saint Paul aux Corinthiens, chap 7, v. 8). Il ne s’agit pas de rabaisser la valeur du mariage, mais nous pouvons admirer ceux qui, tout en estimant la grande valeur de ce sacrement, choisissent volontairement de s’en priver afin de servir Dieu avec tout leur cœur et toute leur disponibilité.
Il y a un autre fait à propos du célibat qui surprend souvent les catholiques : le célibat des prêtres n’est pas une norme théologique, mais disciplinaire (autrement dit, administrative). Si demain le pape décide de permettre aux prêtres de se marier… cela ne remettra pas en cause les dogmes de la foi. Et d’ailleurs, celui lui arrive de faire des exceptions, même si elles ne sont pas – encore – connues !
Certains rites orientaux, de fait, autorisent les hommes mariés à accéder à la prêtrise (mais pas à l’épiscopat, réservé chez eux aux moines). Dans les premiers temps de l’Eglise, il n’y avait pas véritablement de règlement sur la question du mariage des prêtres. Peut-être tout simplement parce que la venue du Christ sur Terre était encore tellement proche que ses enseignements, dans toute leur cohérence, se sont imposés très facilement aux premières générations de chrétiens. Jésus avait parlé de pureté comme un grand bien : « car les cœurs purs verront Dieu » (Evangile de Mathieu chap. 5, v. 8). Il avait annoncé que « certains se feraient chastes pour le royaume des cieux ». (Mathieu 19,12) et avait loué ceux qui quitteraient tout (maison, frères, sœurs, père, mère, enfants ou pays) pour son nom (Mathieu 19,29) en leur assurant une récompense au centuple et la vie éternelle en héritage.
Le célibat dans la liberté
Souvenez-vous : c’est l’Eglise catholique qui a proclamé que le Christ avait élevé le mariage au rang de sacrement. Il est vrai que les prêtres catholiques latins ne peuvent pas se marier, mais personne n’est obligé de devenir prêtre ! Le mariage ne leur est pas interdit en tant qu’être humain, mais en tant que prêtre. Tout catholique est libre de choisir la prêtrise dans le célibat, le mariage ou la vie solitaire, qui est aussi une forme de célibat. Mais personne n’est contraint au célibat.
D’après un article de Karl Keating dans « What Catholics really believe », 52 Answers to common misconceptions about Catholic Faith.