Quelle formation reçue au séminaire ?
Une formation intellectuelle particulièrement approfondie
La formation en vue du sacerdoce comporte quatre dimensions : la formation humaine, spirituelle, pastorale et intellectuelle. Dans l’emploi du temps, la formation intellectuelle occupe la plus grande part : un séminariste consacre l’essentiel de ses journées à suivre des cours et à travailler personnellement. Pendant deux ans, il étudie la philosophie. Puis, il voue au moins trois ans à la théologie. De nombreux séminaristes continuent pendant deux années supplémentaires pour se spécialiser dans un domaine particulier (étude des Écritures Saintes, de la morale, etc.).
Pourquoi un tel investissement ? L’essentiel ne serait-il pas plutôt dans la formation spirituelle et pastorale ? En effet, rares sont ceux qui ensuite seront enseignants. Le quotidien d’un prêtre en paroisse est plutôt marqué par des contacts personnels et un engagement spirituel. En fait, la formation intellectuelle est tout aussi importante dans la formation sacerdotale que les autres dimensions évoquées.
En raison de la nature même de la foi
La première raison est liée à la nature même de la foi. Elle est la réponse à la Parole de Dieu. Cette réponse ici est particulièrement importante car le séminariste engage toute sa vie dans le sacerdoce. Il est donc essentiel qu’il ait bien compris, bien entendu, le message de l’Évangile pour répondre de la manière la plus juste possible. C’est la qualité de son sacerdoce futur qui est en jeu. À l’heure où il sera confronté à l’adversité dans le monde, aux difficultés du ministère pastoral, il est important de savoir pourquoi et pour qui il a fait le choix de renoncer à certains biens. Une formation intellectuelle sérieuse favorise une vie spirituelle solide. Plus on connaît Dieu plus on l’aime et vice-versa.
En raison de la nature même du sacerdoce
Une deuxième raison est liée à la nature du sacerdoce. Le prêtre a pour vocation d’annoncer la Parole de Dieu, contenue dans la Bible. Cela implique que l’on connaisse bien celle-ci. Or, il faut reconnaître que si les grandes lignes sont apparemment faciles d’accès, cela s’avère beaucoup plus délicat lorsque l’on considère les choses de plus près. L’Église a, pendant deux mille ans, consacré beaucoup d’énergie à préciser le contenu de la foi pour éviter qu’il ne soit dénaturé et que le message de Jésus-Christ ne soit altéré. Il est nécessaire d’entrer dans la compréhension de ce chemin fait par l’Église. Nous savons bien qu’il n’est pas toujours facile de comprendre la Parole de Dieu. Son étude est, très logiquement, le cœur de la formation du futur prêtre. Pouvoir transmettre son message implique une étude approfondie de celle-ci pour se l’approprier. La prédication est une des principales activités du prêtre : dans l’homélie du dimanche, mais aussi dans la catéchèse et les nombreux temps d’enseignement au sein des groupes où il sert.
En raison de l’exercice du ministère dans le monde moderne
La formation intellectuelle à pour but d’aider les futurs prêtres à comprendre les personnes à qui ils s’adresseront et à répondre à leurs questions. L’étude de la philosophie permet de comprendre les grands courants de pensée et de savoir en reconnaître les richesses et les limites pour l’annonce de la foi. Le développement technologique de nos sociétés soulève de nombreuses questions, souvent graves. Nous le voyons dans les débats autour du début ou de la fin de la vie (bioéthique, euthanasie, etc.). Les prêtres doivent être capables d’éclairer les fidèles sur tous ces sujets difficiles. Cela demande une formation particulière poussée. L’exhortation apostolique sur la formation des prêtres, Pastores Dabo Vobis, insiste sur cet aspect. Il faut que le prêtre, face aux différents courants de la société et à ses questions, soit capable d’un discernement critique. « Cette situation fait apparaître clairement la nécessité d’une formation intellectuelle plus sérieuse que jamais. » (PDV 51)
Source : Lettre des amis des prêtres et séminaristes de l’Emmanuel, N°30