Qu’est ce qu’un séminaire ?
Du latin « seminarium », pépinière, le séminaire est l’école des prêtres. Plus précisément, c’est l’institution à laquelle un ou, le plus souvent, plusieurs évêques confient la formation de leurs futurs prêtres, appelés séminaristes. Le séminaire, c’est donc : un temps (6 années au moins) ; un lieu (une maison commune, avec chambres et bureaux individuels, salles de cours, bibliothèque, chapelle, réfectoire, foyer de détente…) ; une communauté (les séminaristes et les prêtres qui ont reçu la mission de les former).
La formation des futurs prêtres s’organise autour de quatre aspects : humain, spirituel, intellectuel, pastoral. Le premier vise à cultiver les aptitudes et qualités de fond attendues chez un futur prêtre : des capacités relationnelles larges et équilibrées, une maturité affective permettant d’assumer sereinement le célibat dans le monde actuel, la connaissance de soi et la liberté intérieure, la capacité à porter des responsabilités et à tenir parole, une bonne hygiène de vie, mais aussi : la prudence, la loyauté, le respect, la justice,… Comment réaliser tout cela ? Essentiellement par le jeu de la vie communautaire, comme dans une famille, où chaque membre se construit grâce aux autres, sur fond d’esprit fraternel, ce qui n’exclut pas, de temps à autre, des oppositions ou frictions… Différents lieux et temps permettent de former et de vérifier ces qualités tout au long des six années : travaux communs, repas, sport et détentes, insertion dans des paroisses et mouvements d’Église. Les séminaristes reçoivent aussi des formations plus directes sur la vie affective, par des personnes compétentes (médecin, psychologue, etc.).
La formation spirituelle s’appuie sur un rythme de prière quotidien : chaque jour, la célébration de la messe et plusieurs temps de prière rassemblent les séminaristes. Ils s’habituent aussi à la prière silencieuse (au moins une demi-heure) et reçoivent régulièrement le sacrement du pardon (la confession). De cette façon, le séminariste entre dans les sentiments de Jésus et grandit dans son intimité. Il apprend à lui ressembler, à agir comme lui, à la manière des Apôtres il y a deux mille ans. Par toute sa formation spirituelle, le séminariste se prépare à servir l’Église et le monde avec l’amour et la compassion du Christ.
Le troisième aspect a pour but la construction d’une intelligence ample, nourrie de la Bible et des grands auteurs chrétiens d’une part, des courants de pensée et philosophies qui marquent nos mentalités d’autre part. Transmettre la foi catholique et la présenter à tous de façon compréhensible, dans un dialogue instruit avec d’autres visions du monde : voilà l’enjeu des études. Au programme : une vingtaine d’heures de cours hebdomadaires, auxquels s’ajoutent des lectures personnelles, des devoirs de recherche et de rédaction… un séminariste est un étudiant à part entière !
Enfin la formation pastorale prépare le futur prêtre à tenir sa place dans une communauté chrétienne où il devra tenir la place de Jésus, Bon Pasteur : prendre soin de tous, des malades et des bien-portants, des jeunes et des vieux, des familles et des personnes seules, des chrétiens et des non-chrétiens, de ceux qui attendent quelque chose de l’Église et de ceux qui n’attendent rien… Il se prépare aussi à préparer et célébrer les sacrements (baptêmes, mariages) et les funérailles, qui marquent les grands moments d’une vie.
A noter que dans le passé, on distinguait le grand séminaire (au sens que l’on vient de donner) du petit séminaire, lieu d’études secondaires (lycée), pour des jeunes qui pensaient à la vocation de prêtre. Mais tous, loin de là, ne poursuivaient pas en grand séminaire.