Qu’est-il conseillé à un séminariste pour rester fidèle à son appel ?
Dans Ainsi soient-ils, 4 des 5 séminaristes ont une relation sexuelle pendant leur temps de séminaire. Est-ce normal vis-à-vis du choix de vie sur lequel ils s’interrogent ? Dans la mesure où l’Eglise, qui les accueille, demande aux prêtres de ne pas se marier, pour se donner tout entier au Christ, on peut se demander s’ils acceptent vraiment la règle du jeu. Mais au fait, qu’est-il conseillé au futur prêtre pour qu’il puisse rester fidèle, une fois prêtre, à l’engagement qu’il aura souhaité prendre ?
Tout d’abord, enraciner sa vie dans l’eucharistie (la messe, où Dieu descend et se rend présent dans l’hostie), qui est la source d’où il peut tirer les forces nécessaires pour être fidèle au Christ.
C’est justement l’Eucharistie qui donnera au futur prêtre la force nécessaire pour vivre une consécration totale à Dieu dans le célibat. C’est là où le prêtre trouve le remède à sa solitude, l’amitié toujours renouvelée avec le Christ, sa présence remplie d’amour ardent. Le pape, en de nombreuses occasions, l’a rappelé aux prêtres et spécialement dans les lettres qu’il leur envoie à l’occasion du Jeudi Saint : la force de l’Eucharistie est extraordinaire puisqu’elle contient le Christ lui-même ! C’est top, non ?
Veiller et prier. Deux conseils du Christ lui-même, car le cœur est ardent… mais la chair est faible : « Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation ». La prière aide à préserver la pureté du cœur, si l’on en a le désir.
Ne jamais permettre consciemment des amitiés trop « sensibles ». Une amitié sensible est déjà un pas qui peut nous conduire à tomber. C’est d’ailleurs aussi le cas dans le mariage !
Il est donc vivement conseillé de ne pas chercher le contact de ceux qui nous sont plus sympathiques. Comme le dit Saint Augustin : la sympathie conduit à l’amour sensible, l’amour sensible conduit à l’amour charnel. Il ne s’agit pas de s’isoler, mais de ne pas chercher à cultiver une sympathie particulièrement forte pour elle-même, à vouloir posséder quelque chose, qui, au fond, ne nous appartient pas puisqu’on l’a donné à quelqu’un d’autre, que ce soit le Christ où son conjoint.
Reconnaître sa faiblesse. Quand on approche un vieux bout de bois trop près des flammes, il ne faut pas s’étonner qu’il prenne feu ! C’est pourquoi dans cette matière, il faut être honnête avec Dieu et avec soi-même, se reconnaître facilement « atteignable », et non « intouchable ». Si l’on présume que l’on est assez fort, assez mature, assez « saint » (=proche de Dieu!) pour faire face à toutes les tentations, nous prenons des risques.
Le premier pas de la sainteté, c’est justement reconnaître sa faiblesse à sa juste valeur, par humilité – sans trop en faire on plus ! Entrer en discussion avec la tentation, c’est déjà se soumettre à son attraction vertigineuse. On raconte ainsi que saint Thomas d’Aquin, dans sa vingtième année, fut soumis à rude épreuve par sa propre famille. Après l’avoir séquestré, ses frères envoyèrent dans sa cellule une prostituée. Mais le jeune saint, conscient de la faiblesse de la chair, pris un tison ardent et la chassa avec une telle rage que sa famille se repenti bien vite de l’avoir mis à l’épreuve…
Etre prudent avec les femmes. L’expérience montre hélas que les prêtres, surtout s’ils sont jeunes et beaux (ce qui arrive souvent!), sont les cibles idéales pour certaines femmes. Peut-être parce que le prêtre, avec sa virginité et sa rectitude morale, a un grand pouvoir de fascination. On pourrait raconter mille histoires de ces malheureuses qui se sont un jour éprises d’un prêtre ! Amour quasi-impossible, sauf à rendre l’autre malheureux d’avoir rompu son voeu…
Certaines d’entre elles n’hésitent pas, parfois, à inventer des histoires abracadabrantes, pour émouvoir ou pour se retrouver seule à seul. Généralement, cela commence par des compliments : « Oh, père, il n’y a que vous qui me comprenez », « Père, je suis si malheureuse depuis que j’ai rompu avec mon fiancé. Si vous ne m’écoutez pas, je crois que je n’aurais plus la force de continuer à vivre… ». Viennent ensuite les cadeaux, les petits mots, les confidences de plus en plus intimes, etc. C’est pour cette raison que les prêtres doivent toujours éviter de se retrouver seuls (en voiture, dans une sacristie, etc.) avec une femme. Enfin il ne faut pas non plus voir le démon partout !
Etre toujours ouvert à son directeur spirituel et à ses supérieurs. La beauté de la vie sacerdotale, c’est cette dépendance totale que le prêtre ou le religieux vit avec ceux qui le guident dans sa vie spirituelle et dans son ministère apostolique. Ainsi, l’homme qui vit dans la vérité ne craint rien.
Avoir recours à la Vierge Marie. Le soutien spirituel et maternel de la mère de Jésus est une aide précieuse pour l’âme de celui qui veut protéger son cœur.
Se relever aussitôt après les chutes. On peut avoir, par honte ou par orgueil, du mal à accepter sa faiblesse. Les chutes font partie de toute vie humaine et rendent le choix de vie du prêtre encore plus valeureux. Peu importe de tomber mille fois – tant qu’on ne se fait pas trop mal quand-même – si on aime la lutte et pas la chute ! C’est pourquoi, le prêtre plus que tout autre chrétien doit valoriser profondément l’aide de la confession fréquente : source de force, de joie et de paix.