Un séminariste peut-il « sortir » avec des filles ?
Dans Ainsi soient-ils, deux des cinq séminaristes ont une relation avec une jeune femme. A Yann, qui s’en ouvre à l’un des pères du séminaire, il est conseillé de rompre – un avis discutable, d’ailleurs. En filigrane, c’est comme si l’on voulait nous montrer qu’un séminariste doit pouvoir, pendant ce temps de réflexion et de maturation, sortir en boîte de nuit, jouer dans un concert profane, pour grandir en maturité affective et vraiment faire son choix…
C’est une fausse idée sur la maturité affective. On ne peut pas être naïf, en permettant que les séminaristes s’abandonnent à des expériences affectives incontrôlables comme si elles ne laissaient aucune trace dans la psychologie et l’émotivité de l’homme et spécialement du jeune. Qui plus est s’il s’agit de donner le meilleur de soi-même, sans restriction, sans retard, ni aucun retour : le don de son corps, ce qui demande logiquement un engagement total et définitif (si possible!) à travers le mariage. A ce stade, se blesser ne fait pas grandir !
Dans les années qui ont suivi le concile Vatican II, on a justement fermé quelques séminaires pour permettre aux séminaristes de mener une vie sociale en tout semblable à celles des laïcs, sous prétexte que cela faciliterait leur maturation affective. Les séminaristes pouvaient avoir leurs amies, aller avec elles au cinéma, en promenade, à la plage, etc., comme n’importe quel autre jeune. Ce qui est arrivé est que, ceux qui étaient normaux, sont tombés amoureux de ces filles et se sont mariés, abandonnant la voie du sacerdoce.
On pourrait dire, c’est tant mieux, car l’essentiel est d’aimer. Mais c’est une véritable injustice pour un jeune, appelé par Dieu à le suivre dans la vie religieuse ou sacerdotale, de ne pas lui donner les moyens nécessaires de persévérer dans cette vocation, au moins le temps du discernement. Quitte à se retourner dans le monde et se marier ensuite, si sa vocation n’est pas particulière ! Au moins, il aura pu creuser sereinement cet appel, sans bloquer définitivement toutes les possibilités de vie future.